Oublier les apparences pour laisser place aux “désapparences”…
Octave Anders pérennise avec ses oeuvres faites d’affiches, une démarche entreprise dans les années 60 par quelques “Nouveaux Réalistes” : Villéglé, Rotella ou Hains.
Puisant son matériau au cœur des villes en arrachant les affiches publicitaires en tout genre. Déconstruire puis reconstruire devient alors pour lui un mode de création.
Sa démarche différe cependant de celles de ses illustres prédécesseurs qui utilisaient les affiches en l’état, une forme de “Ready Made”, lui, à partir de ces lambeaux de photos et de ces bribes de textes, reconstitue des tableaux à thème au gré de son inspiration. Son travail amène ainsi le spectateur à porter un regard neuf sur notre environnement en transformant une simple affiche en œuvre d’art. Il permet également d’entrevoir d’autres possibilités afin d’appréhender différemment nos parcours urbains.
Les affiches habituellement éphémères, s’inscrivent alors dans le temps : “A la base ce sont des affiches de concerts, des bouts d’affiches de stars. J’ai voulu que ce soit ces bouts d’affiches qui deviennent les stars. Un angle différent sur le monde qui nous entoure, oublier les apparences pour laisser place aux “Désapparences”…”
En peinture, proche de l’art brut, il se définit lui-même entre Pollock et Dubuffet, un positionnement résolument abstrait pour une thématique pourtant figurative… Sa peinture sensorielle, parfois presque enfantine, se libère de la technique à dessein d’une approche sensuelle qui invite à une réflexion “physique” peut-être même parfois “métaphysique”.
Pour la sculpture, il se sert soit de la technologie(découpe laser)
soit prend le contrepied en recyclant des matériaux (bois, serrures,
mobylettes…) et aspire à une unité par la volonté de rendre l’ensemble poétique.
L’essentiel n’est pas pour lui le matériau mais plutôt l’âme qui s’en dégage…